Textes |
FIIAO
Filao, filao
Comme des calaos
Filao, filao
Les loas sont là-haut.
Tiens, écoute chanter le vent
Sur les arpèges savants
Des oiseaux qui l'accompagnent.
Là, ne vois-tu pas les étoiles
Filant au grand ciel de toile
Bleu d'Espagne ?
Tiens, ceux qui vivent au ras du sol
Fiers des clés de fa, do, sol
Ecrivent des symphonies
Quand la frégate et l'oiseau-mouche
Se moquent bien de leurs touches
D'harmonie.
Tiens, et la goutte de rosée
Elle était nue, c'est osé
Et même quand on est perle
Car le soleil déjà levé
Pourrait venir s'abreuver
Comme un merle.
Tiens, on dit que sans retenue
Elle est aux septièmes nues
Attendant la prochaine aube.
Bref, c'est à nos regards vicieux
Que l'eau descendue des cieux
Se dérobe.
Tiens, ne crois pas que c'est ta voix
Que nous entendons parfois
Quand l'alizé te balance.
Non, c'est le Baron Samedi
Et mon petit doigt me dit
Ce qu'il lance.
Tiens, je vais m'étendre à ton pied
Perdre du temps à épier
La fille la plus jolie.
Sûr qu'elle empruntera ton fût
En soupirant qu'elle fut
Erzulie.